Les voies du Yoga - Tara Michaël - Notes

Les voies du Yoga . - Tara Michaël.- Éditions Points Sagesses, 2011

 

les-voies-du-yoga.jpg

 

http://www.seuil.com/livre-9782757822043.htm

 

 


Notes, extraits.

 

 



 

Introduction :

 

p17. Voc. tapas = l'Effort sur soi-même , çauca = la Pureté, la Compassion = dâyâ, satya = la Vérité.

 

Note 1 page 18 [...] Le Yoga [...] figure aux côtés du Nyâya, du Vaiçeshika, de la Mîmâmsâ, du Vedantâ et du Sâmkhya comme l'un des six "points de vue" (darçana) valides, l'un des six modes fondamentaux de la connaissance dans la tradition brahmanique.


Définition

 

p19

"Le mot Yoga vient d'une racine sanskrite "YUJ" signifiant "atteler ensemble, joindre, unir". On en donne traditionnellement deux interprétations. Selon la première, le Yoga est "l'union de l'être individuel" (jivâtman) au Principe suprême (Paramâtman). Selon la seconde, le Yoga est la coordination, l'unification des différents éléments du psychisme humain, comparés à des chevaux fougueux qui seraient disciplinés et attelés à un même char.

 

Ce double sens n'est pas accidentel. Le second est comme le reflet du premier sur le plan manifesté, car la parfait maîtrise du psychisme n'apparaît que lorsque l'individu a opéré la "jonction" avec le Soi universel. Mais dans l'ordre temporel, le second sens doit précéder nécessairement le premier, car l'homme ne peut réaliser son identité au Soi suprême tant qu'il n'a pas maîtrisé son être ordinaire et harmonisé les différents niveaux de sa personnalité. L'union au Soi inconditionné présuppose la maîtrise du soi conditionné. Le Yoga désigne donc à la fois le but (l'union) et la méthode (l'unification).

 

p20

Mais dans la mesure où il s'adresse non pas aux "parfaits" (siddhas), mais aux êtres qui n'ont pas encore réalisé leur raison d'être en vie, c'est en tant que méthode qu'il nous importe le plus de le connaître. En ce sens, le Yoga prend charge de l'homme tel qu'il est apparaît dans son mode d'être habituel : changeant, divers, contradictoire, incohérent, dispersé, aveugle, et lui propose un ajustement progressif, culminant en une maîtrise parfaite de son "véhicule" psychophysique. Cet ajustement, cette intégration le mettent en possession de lui-même et lui permettent de conquérir un état incomparablement supérieur à sa condition actuelle et dont il n'ose même pas rêver : l'état absolument inconditionné, affranchi de toutes les limitations, que la tradition indienne nomme la "Délivrance" (moksha), quand elle l'envisage par rapport aux modes d'êtres limités, et l'"Union" (Yoga), quand elle se réfère au Principe suprême.

 

C'est vers ce but que la tradition indienne unanime oriente ses efforts et sa réflexion : Toute science qui n'est pas en vue de la Délivrance est inutile. "Hors cela, rien ne mérite d'être connu". Si bien que le Yoga est comme la clef de voûte de l'hindouisme.

 

Le Yoga ne se préoccupe que de "réalisation" effective et non de spéculation ; aussi est-il la voie, la méthode par excellence, incluant la totalité des moyens à mettre en oeuvre. Et dan sla mesure où l'on distingue différentes méthodes, plus particulièrement adaptées à tel ou tel type psychologique, on sera amenés à parler, dans un sens secondaire, de différents Yogas ; chaque Yoga est l'un des principales voies correspondant aux aptitudes fondamentales de la nature humaine.

 

p21

Chaque individu est libre de choisir la forme de Yoga qui est en affinité avec son caractère, ses aspirations et ses capacités, ou peut à son gré, recourir à une combinaison particulière de ces différentes formes. la Bhagavad-Gïtâ, texte central de l'hindouisme, nous donne à cet égard l'exemple d'une fusion harmonieuse de différentes voies d'approche, avec ses dix-huit chapitres dont chacun [ sauf un , le onzième, intitulé "Vision de la Forme Universelle"] porte le nom d'un Yoga différent.

 



 

I. Les origines du Yoga

 

 

Page 23

 

Le plus ancien exposé systématique du Yoga : « Les aphorismes du Yoga » (Yoga-Sûtra) composés par Patanjali à une date qui varie, selon les érudits, entre le IIème siècle avant et le IVème siècle après notre ère.

[…]

Patanjali […] a répertorié et classé les pratiques yoguiques existants de son temps, celles qu’une expérience séculaire avaient éprouvées et retenues.

[…]

La tradition indienne attribue l’enseignement originel du Yoga à Hiranyagarbha, la Personnalité Divine qui adoptant par un simple acte de volonté un corps humain, aurait révélé toute la doctrine au commencement de ce cycle de création.

 

Page 24

 

En dehors du mythe, toutes les informations que nous avons sur la tradition du Yoga antérieure à Patanjali sont fragmentaires et allusives.

[...]La connaissance précise de ces méthodes faisait évidemment l'objet d'un enseignement direct de maître à disciple. [...]

 

"Que personne n'enseigne cette connaissance tout à fait secrète à quelqu'un qui n'est pas un fils, qui n'est pas un disciple, qui n'a pas pacifié son esprit. A quelqu'un qui est exclusivement dévoué [à son maître, ou à son but spirituel] et qui possède toutes les qualités requises on peut l'enseigner." [Maitri, VI, 29]

 

Page 26

 

[...] Il est  une notion qui dans le contexte védique annonce le développement du Yoga, [...] celle de tapas.

 tapas = ascèse au sens d' exercice, discipline, effort sur soi-même. Racine TAP qui signifie s'échauffer, devenir brûlant et qui a pour connotation l'idée d'un dégagement de chaleur associé à l'effort.

 

Les formes que peut prendre le tapas sont variées : dépasser, par un effort de volonté, certaines limitations corporelles, en jeûnant, en restant debout sur une seule jambe ou les bras en l'air, immobile sous le soleil torride, assis entre quatre feux ; supporter l'extrême froid ou l'extrême chaud ; affronter certaines épreuves ; garder le silence, observer divers voeux, contrôler la respiration...

 

Toutes ces pratiques ont pour but d'accumuler une certaine énergie intérieure. L'ardeur, l'intensité de l'effort engendrent une force qui est comparée à un feu, purificateur et illuminant. Le tapas n'est nullement une mortification naissant de la dépréciation du corps, comme l'est parfois l'ascèse dans certaines religions, mais vise à produire une "chaleur psychique" permettant d'atteindre un niveau d'être supérieur. [...]

 

Page 27

 

Car le tapas est une source de puissance, en elle-même neutre, dont on peut mésuser comme de toute puissance

[...] La loi est en quelquelque sorte impersonnelle, qui veut que l'homme qui s'applique à un tapas intense obtienne une prééminence et une puissance, quel que soit l'usage qu'il en fait par la suite.

Le tapas, qui peut se définir comme une application intense et réitérée de forces en un point donné, est rituellement assimilé à l'acte d'allumer le feu, acte central dans le rituel et la symbolique védique [...]




  Page mise à jour le 4/01/2012

 

Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :